Il trie les bovins au trot
Éleveur et cavalier, Benoit Denis réunit avec bonheur ces passions dans une discipline originale : le tri de bétail.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Avec habileté, Benoit Denis, cinquante et un ans, emmène le petit groupe de génisses là où il veut dans l’enclos. Il en isole une calmement, la conduit, puis forme un duo avec elle, en lui imprimant son pas… Ou plutôt celui de Tizi Lusan, son étalon barbe de dix ans. Complicité parfaite entre cheval et cavalier, et longue expérience, sous-tendent cette démonstration. « Déjà lorsque je produisais du lait, jusqu’en 2010, j’allais chercher mes vaches à cheval pour la traite, raconte l’éleveur de Moirey, au nord de la Meuse. Quand je les déplaçais d’un parc à l’autre, je le faisais avec d’autres cavaliers. Je joignais l’utile à l’agréable ! »
À la Ferme du Vallon (1), avec son épouse Carole, leur fille Mylène et leur fils Gaetan, Benoit élève des salers, des chevaux et propose une activité d’accueil. « J’ai été formé au tri de bétail il y a quelques années, explique-t-il. Depuis deux ans, chaque mois, j’organise avec mes bovins un stage d’initiation à la ferme. »
Feeling avec les animaux
Lorsque l’agriculteur reprend l’exploitation en 1988, son père élève des laitières et des chevaux de sport. « Moi, j’étais plutôt grands espaces et nature », souligne l’homme aux allures de cow-boy. Dès le départ, cet opiniâtre porte un projet : créer un accueil à la ferme. « Carole s’est installée en 2000, et avec un premier gîte en 2003, puis le passage de l’agrément ferme équestre, le camping… Le rêve s’est réalisé ! », relate l’élu à la chambre d’agriculture, en charge de l’agritourisme et de la diversification.
Benoit aime partager avec ses hôtes la vie à la ferme, sa proximité avec la nature et les animaux, équins ou bovins. Il comprend parfaitement leur comportement. « On m’amène depuis longtemps des chevaux difficiles, en dernier recours. J’organise également des stages de remise en confiance pour les cavaliers », souligne l’ex-adepte des courses d’endurance. Pour pratiquer cette discipline à rythme soutenu lorsqu’il était jeune agriculteur, ce fonceur s’est mis à ferrer lui-même.
Aujourd’hui, avec le tri de bétail, le fermier meusien doit manier, en plus, le vocabulaire américain. « C’est une petite révolution culturelle qui me plaît », sourit-il.
Catherine RegnardPour accéder à l'ensembles nos offres :